La RATP devient so british
Par Olivier Cognasse - Publié le 14 mars 2011, à 16h27 © D. R.
La régie base sa stratégie sur un développement hors de l’Ile-de-France. Depuis quelques jours, 800 bus londoniens roulent aux couleurs de la RATP. La RATP se porte bien. C’est en tout cas le message que son président Pierre Mongin a voulu faire passer à l’occasion de la présentation des résultats 2010, lundi 14 mars. La dette atteint 4,85 milliards d’euros (+1,2 %) pour un chiffre d’affaires de 4,57 milliards d’euros (+ 3 %). Mais pour une entreprise qui dispose de 40 milliards d’euros d’actifs et bénéficie d’une notation AAA, ce n’est pas vraiment un problème.
Le patron du métro parisien est satisfait de son bilan. « En cinq ans, la dette a augmenté de 900 millions d’euros pour 5 milliards d’euros d’investissements », a-t-il précisé. L’an passé, la fréquentation des bus, métro et tramways est repartie à la hausse (+1,3 %). Pour répondre à des besoins toujours plus criants en termes de maintenance et de capacité, la RATP va investir 1,5 milliard d’euros en 2011 (contre 1,25 milliard en 2010).
Pierre Mongin espère bien obtenir gain de cause sur la prolongation de la ligne de métro 14 vers Orly au sud et vers Roissy au Nord. Selon lui, « un tracé passant par la Défense obligerait les trois quarts des voyageurs, soit 400 000 à 500 000 par jour à changer de train à Pleyel (Seine-Saint-Denis), où il faudrait construire une gare équivalente à celle de Châtelet-les Halles ». La réponse sera donnée en mai avec le schéma directeur du Grand Paris. Pour éviter une saturation de cette ligne, les rames devraient être allongées de deux voitures. Les premiers travaux pour une extension vers Saint-Ouen pourraient commencer l’an prochain.
Mais la RATP ne souhaite pas se cantonner à l’Ile-de-France. Elle compte réaliser 30 % de son chiffre d‘affaires en dehors de la région en 2020 (contre 9,2 % en 2010), en s’intéressant aux villes moyennes en France et aux grandes villes à l’étranger. Depuis quelques jours, elle a même récupéré avec une partie des activités de Transdev,
la gestion d’une soixantaine de lignes de bus londoniens. Et elle espère commencer l’exploitation du métro d’Alger en fin d’année.